J’ai vu ce regard
Et j’ai vu le poteau
Les marques du sang
De la boue des geôles
Et j’ai vu
Ces jeunes morts
Juifs chrétiens ou athées
Les yeux si clairs
Parmi la détresse
La solitude
L’inéluctable misère
Mais il y avait ce regard
De celui qui fut
Leur frère universel
Frère
De Leurs familles
De France ou d’ailleurs
Lui l’Allemand
Il y avait de regard
De bonté
De compassion
Qui souffre avec
Et porte la croix
Toutes les croix
De ceux que l’on torture
Que l’on flagelle
Que l’on tue
Il a aidé jusqu’au bout
Serviteur
Jusqu’à l’extrême fin
De ces forces
Contre le joug
De l’aveuglante
Universelle barbarie
Et pour la grâce
La beauté
D’un monde fraternel
De justice et de paix